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Wassima El Moutaouakil, un parcours de haute volée

Par Zin El Abidine TAIMOURI.

Derrière chaque aile qui fend les airs, chaque fuselage qui traverse les nuages, se cachent des histoires inspirantes, dont celle de Wassima El Moutaouakil, membre du comité de direction de Safran Nacelles Morocco, le plus grand site de production aéronautique au Maroc.

Pour Wassima, l’aéronautique n’est pas un métier, c’est un héritage. Avionneurs de père en fille, son destin semble tout tracé. Mais avant, elle doit s’en donner les moyens. Baccalauréat sciences mathématiques en poche, cette native de Rabat intègre l’École Nationale Supérieure des Arts & Métiers de Meknès où elle obtient le précieux sésame, son diplôme d’ingénieure d’état en génie industriel.

“Ma formation académique m’a fourni une base solide en termes de compétences techniques, ainsi que des compétences analytiques et de résolution de problèmes essentielles dans un secteur aussi complexe que l’aéronautique”, confie Wassima, la quarantaine fraîchement entamée, dans une déclaration à la MAP.

Après un début de carrière fortuit dans le secteur de l’automobile, elle ne renonce pas à son rêve de toucher les étoiles, les pieds sur terre. En 2010, elle prend son envol lorsqu’elle rejoint le Groupe Safran, leader mondial dans les domaines de l’aérospatiale, de la défense et de la sécurité. Un milieu masculin où Wassima s’est frayée une place confortable à force de persévérance et de détermination.

Aujourd’hui, Wassima est bien plus qu’une simple femme dans un monde d’hommes. Sa mission ? Superviser la fabrication de pièces composites et l’assemblage de nacelles d’avions. Une fonction complexe, sans doute, qui n’a d’égal que l’exigence de ses clients. Car s’il est bien un défi dans le milieu de l’aéronautique, c’est le temps. Wassima est tenue de livrer, dans les stricts délais, une large gamme de modules d’avions pour des clients comme Airbus, Gulfstream, Bombardier, Embraer pour ne citer que ceux-là.

Pour relever ce “ramp up challenge” quotidien, elle peut bien compter sur son équipe multidisciplinaire de 350 aéronauticiens. Un effectif qui ne manque pas de femmes, rassure Wassima, engagée à “soutenir le développement des compétences féminines” au sein de cette structure qui compte 1.100 collaborateurs, et les “encourage à poursuivre leurs objectifs professionnels et à saisir les opportunités d’évolution”.

Sur la question de la parité, son engagement au sol est aussi marqué que son empreinte dans le ciel. Pour celle qui pilote l’unité la plus névralgique de Safran Nacelles Morocco, l’inclusion des femmes est une conviction ferme qui se traduit par l’égalité des chances, la reconnaissance du mérite et la valorisation des progrès.

Wassima est aussi persuadée qu’un environnement de travail inclusif est essentiel pour stimuler la performance et favoriser l’innovation. Elle en est la preuve vivante et cumule les succès à son actif. Ses principaux faits d’armes, l’introduction de pièces composites encore plus complexes, la fabrication de nacelles complètes pour l’avion d’affaires Gulfstream G700 et la fabrication de panneaux de l’inverseur de l’Airbus A320neo.

À ce rythme de prouesses, la success story de l’industrie aéronautique marocaine ne fait que commencer. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute pour Wassima qui y voit “un avenir porteur d’espoir où les femmes continueront de jouer un rôle essentiel”. “Le pays a déjà réalisé d’énormes progrès dans le développement de ce secteur et a réussi à attirer des investissements importants de la part de grandes entreprises aéronautiques internationales”, se félicite-t-elle.

Cependant, elle insiste sur la nécessité d’investir davantage dans l’éducation, le développement des compétences, ainsi que dans la recherche et l’innovation, pour que le Maroc puisse consolider sa position en tant qu’acteur majeur de l’industrie aéronautique mondiale.

En cette journée du 08 Mars, Wassima souhaite transmettre “un message d’admiration, de reconnaissance et d’encouragement à toutes les femmes marocaines”. Quel que soit leur domaine de compétence, elles sont, pour elle, les piliers de la société.

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