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Casablanca – La nouvelle charte de l’investissement a pour objectif de donner un nouveau souffle au plan d’accélération industrielle déjà mis en place, a indiqué Yassine Jaoui, professeur agrégé d’économie et gestion.
Le Maroc ambitionne le développement des pôles d’accélération industrielle sur le modèle des clusters américains (Silicon Valley), en s’inspirant des expériences des autres pays et en complémentarité avec le plan d’accélération industrielle, a relevé M. Jaoui dans une déclaration à la MAP.
Dans ce cadre, “on regroupera sur la même thématique, des acteurs différents concourant à la création et le développement des secteurs compétitifs et dynamiques”, a-t-il expliqué.
La nouvelle charte vise ainsi à donner un nouveau souffle à cette stratégie déjà en place comme l’exemple du pôle aéronautique Nouaceur à Casablanca.
M. Jaoui a par ailleurs rappelé que l’investissement est considéré comme un moteur de la croissance économique et la création des richesses, ajoutant qu’en s’inscrivant dans cette logique, le Maroc a mis en place ce projet d’une nouvelle charte d’investissement en ligne avec les orientations de SM le Roi Mohammed VI et Sa volonté de doter le pays de mécanismes réglementaires compétitifs et attractifs d’investissement.
Pour cet économiste, cette charte vise aussi à répondre aux exigences du Nouveau modèle de développement, et constitue un aspect de la concrétisation sur le terrain de la régionalisation avancée.
Il a en outre noté que l’investissement est une composante fondamentale de la demande. “En effet, la dynamique d’investissement pourrait être une source de l’augmentation de la demande globale à travers la répartition des revenus qu’elle induit”, a-t-il précisé, ajoutant que cette hausse incitera les entreprises à produire davantage et à créer plus d’emplois.
Donc, l’investissement serait à l’origine d’un effet multiplicateur engendrant un enchaînement d’investissement successifs, a-t-il dit.
Dans un autre registre, M. Jaoui a mis l’accent sur les mesures phares contenues dans le projet de la nouvelle charte d’investissement qui, selon lui, ambitionnent d’assurer une justice spatiale corrigeant les déséquilibres entre les régions et participant au désenclavement des régions les plus défavorisées.
Le projet s’inscrit ainsi dans un objectif de développement inclusif profitant à la totalité de la population sur l’ensemble du territoire, a-t-il poursuivi. Ainsi, la création de projets rentables en fonction des spécificités locales serait bénéfique à la création des emplois locaux et par conséquent on évitera l’immigration de la population locale vers les grandes métropoles.
M. Jaoui revient également sur les contraintes de l’implémentation de cette nouvelle charte, citant principalement la nécessité de faire participer le secteur privé dans la finalisation de l’ensemble des contours de ce projet.
“C’est d’ailleurs, la recommandation principale de sa Majesté le Roi, qui a orienté le gouvernement afin de coordonner avec les acteurs privés, notamment, la CGEM et le GPBM”, a-t-il fait remarquer. Ce dernier organisme est surtout sollicité pour faire adhérer les institutions bancaires aux concours du financement qui constitue en quelque sorte le talon d’Achille de l’investissement privé au Maroc.
Un autre point qui, de l’avis de M. Jaoui, peut conditionner la réussite de cette nouvelle charte d’investissement est le volet fiscal. “Il faut faire preuve de créativité et d’innovation pour proposer un dispositif attractif pour l’investissement et à même de préserver les équilibres des finances publiques”, a-t-il estimé.