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Le paiement contactless prospère, mais à quel risque ?

Par: Hicham Louraoui.

Casablanca – Le paiement sans contact (contactless), qui a amplement profité de la crise liée au nouveau coronavirus, continue à monter crescendo au Maroc, avec le relèvement par le Centre monétique interbancaire (CMI) du plafond autorisé sans code PIN deux fois en l’espace de moins d’un an.

Une montée en puissance bénéfique pour l’économie certes, mais qui interpelle sur la nécessité d’en cerner les risques.

Le premier relèvement de 200 DH à 400 DH, rappelons-le, a eu lieu en avril 2020 dans le cadre des mesures visant à endiguer la propagation du covid-19, tandis que le second a été effectué par le CMI et Visa au début de ce mois pour porter la limite de vérification de la carte à 600 DH.

De telles actions sont de nature à encourager davantage les consommateurs à privilégier ce mode de paiement dans leurs différentes transactions, ce qui devrait contribuer significativement à la réduction de la monnaie fiduciaire en circulation qui a grimpé à des niveaux records durant la période de la crise sanitaire.

Facilité, fluidité, rapidité et sécurité sont les maîtres-mots du paiement contactless qui, à en croire les chiffres du CMI, a connu une hausse du taux de nombre de transactions de 4,7% en janvier 2020 à 25% en décembre de la même année et des montants réglés de 1,5% à 11,1%.

D’ailleurs et comme l’a affirmé Mikael Naciri, DG du CMI, cité dans le communiqué de l’annonce du second relèvement de la limite de paiement sans code PIN, “le paiement sans contact a été très favorablement accueilli par les commerçants et les porteurs de carte, compte tenu des avantages significatifs que ce mode de paiement procure en termes de commodité et de sécurité”.

Cette augmentation permettra aux commerçants et à leurs clients d’accepter et d’effectuer davantage de paiements sans contact, a-t-il fait savoir, ajoutant que l’objectif est d’atteindre un taux global de 40% de paiements sans contact d’ici la fin de l’année.

Une fonctionnalité sécurisée !

Réaliser involontairement une transaction en étant à proximité d’un terminal de paiement contactless est un risque qui n’existe pas. C’est ce que confirme, sur son site web, le CMI qui explique que d’une part la carte doit être placée à moins de 4 cm du terminal de paiement et que d’autre part, la fonctionnalité sans contact de la carte est inactive lorsque l’utilisateur n’est pas à proximité d’un terminal de paiement.

De plus, le code confidentiel est demandé dès l’atteinte d’un certain nombre de paiements consécutifs sans contact.

Télégestion: “Le risque existe, mais les contrôles aussi”

Le relèvement du plafond à 600 DH a pour conséquence des modifications au niveau des différents systèmes d’autorisation des banques, a souligné Nasr-Eddine Belghiti, directeur général et fondateur de IPRC, une entreprise spécialisée dans la télégestion de GAB.

Ces modifications de systèmes d’autorisation, a-t-il soutenu, peuvent créer des failles dans le cas où les tests de validation ne seraient pas exécutés de manière exhaustive, relevant que de ce fait, le risque dû aux changements existe, mais les contrôles aussi.

“Notre vigilance sera accrue les premières semaines de mise en application de ce nouveau plafond, afin d’anticiper tout comportement pouvant générer une fraude ou un comportement inattendu. Nous mettons en place avec nos clients de nouvelles règles de détection de comportements pouvant être d’origine frauduleuse ou d’erreur de traitement et nous supervisons le flux monétique pour nos clients en 24/7”, a dit M. Belghiti.

Il a, en outre, recommandé à l’utilisateur d’être en tout état de cause vigilant lors de l’usage de ses instruments de paiement, de consulter l’historique de ses opérations par les canaux dont il dispose (appli mobile, web banking, GAB, etc) et de se rapprocher du centre d’appel de sa banque, pour toute opération suspecte.

Et de conclure: “La réglementation en vigueur confère au porteur de la carte des instruments de protection. Par ailleurs, nos clients font preuve d’anticipation en contactant leur client en cas de suspicion sur les origines d’une transaction”.

Voir aussi:

La masse monétaire augmente de 9,4% en janvier (BAM)

Manal Ziani

Rabat: Discussion des relations Maroc-BM

Hicham Louraoui

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Salma EL BADAOUI