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Le rôle des marchés des capitaux dans la reprise post-Covid, notamment pour les pays émergents et l’Afrique, a été au centre des débats, jeudi à Marrakech, lors de la Conférence internationale “Global Capital Markets – Expect the unexpected : a trilemma for capital markets”, initiée par l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC).
Les participants à une session plénière tenue sous le thème “Triple R : Réinitialiser, Redémarrer, Remodeler. Comment les marchés des capitaux des pays émergents peuvent-ils contribuer à la reprise post-Covid ?” ont ainsi mis en avant l’importance des marchés des capitaux dans la relance économique et les enseignements tirés de la crise pandémique.
Ainsi, le rédacteur en chef de ImpactAlpha, Dan Keeler a affirmé dans son intervention que la question de la reprise post-pandémique est d’actualité, notant que l’économie mondiale est toujours en phase de récupération des impacts de la crise sanitaire.
Il a, en outre, mis en exergue les différents défis auxquels sont confrontés les marchés émergents, dont notamment la sécheresse, la crise énergétique et la récession.
“Le monde a besoin de récupérer, de réinitialiser, de se reconstruire et de relancer tout en réinstaurant la fraternité qui a été perdue”, a indiqué, pour sa part, Aldo Olcese Santonja, économiste et administrateur à Attijariwafa Bank, évoquant les différentes tensions géopolitiques que connaît le monde actuellement.
S’attardant sur les difficultés du marché financier africain, M. Santonja a notamment cité sa faible taille et le faible nombre des investisseurs institutionnels. Par ailleurs,” nous avons deux points qui jouent en faveur de l’Afrique. Nous avons plus de 1.000 entreprises étatiques qui ne sont pas cotées en bourse… Les plus grandes entreprises du continent sont étatiques et les gouvernements doivent ainsi changer le mode opératoire, et aller vers la libéralisation et la privatisation”, a-t-il dit, ajoutant que le second point est relatif au développement de la connectivité et à la digitalisation financière dans le continent.
“Nous sommes en train de vivre une ère d’incertitudes sans précédent, avec des fragmentations de plus en plus importantes”, a indiqué, de son côté, Alexandre Kateb, fondateur et président du cabinet “The Multipolarity Report”, ajoutant que le système financier et économique mondial, “que nous avons maintenant depuis quatre décennies est en train d’avancer à une vitesse très rapide”.
Khaled Alhomoud, commissaire de l’Autorité saoudienne des Marchés de capitaux, est revenu, quant à lui, sur les enseignements tirés de la période post-covid et la manière dont elle a façonné le fonctionnement des marchés des capitaux, rappelant les différents efforts et mesures prises par les régulateurs financiers à travers le monde, afin de faire face aux effets de la crise sanitaire.
Organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, en marge de la 47ème réunion annuelle de l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (OICV), cet évènement unique réunit membres du gouvernement, économistes de renoms, experts des marchés financiers et régulateurs de marchés de capitaux.
Cette conférence est la première à se tenir totalement en présentiel après celle de Sydney en 2019 du fait de la pandémie Covid-19. Ainsi, plus de 90 autorités de marché des capitaux en provenance d’une centaine de pays et représentées par plus de 300 participants ont répondu présent à cet évènement.
L’OICV est l’institution de référence pour les régulateurs des marchés des capitaux dans le monde, et collabore avec le G20, le Conseil de stabilité financière (FSB), ainsi qu’avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International qui ont adopté les normes de l’OICV comme référence pour le secteur.
L’AMMC est membre du Conseil d’Administration de l’OICV, et préside, depuis 2020, le comité régional “Afrique et Moyen Orient”, regroupant 42 représentants des marchés des capitaux de la région.