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Les capitaux destinées à l’investissement doivent être alloués efficacement au profit des jeunes, a indiqué, jeudi à Marrakech, la présidente de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), Nezha Hayat.
Le Maroc dispose de toutes les infrastructures financières nécessaires, mais les ressources investies ne financent pas assez l’économie nationale par manque d’efficacité et d’efficience en matière d’allocation des capitaux, a souligné Mme Hayat, lors de la Conférence internationale “Global Capital Markets – Expect the unexpected : a trilemma for capital markets”, organisée par l’AMMC en marge de la 47ème réunion annuelle de l’Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (OICV).
L’économie nationale dépend encore du financement bancaire et les capitaux en circulation ne financent pas assez les jeunes porteurs de projets, ainsi que les petites et moyennes entreprises/industries (PME/PMI), a-t-elle dit dans son intervention; lors d’une session plénière tenue sous le thème “la nouvelle disruption africaine”, insistant sur l’importance d’attirer de nouveaux capitaux, notamment les investissements directs à l’étranger (IDE).
Un défi auquel s’ajoute, poursuit Mme Hayat, les moyens d’adapter et de mettre en œuvre les normes et pratiques internationales à la réglementation locale, notant que des efforts sont fournis par le Maroc au sein de l’OICV pour promouvoir le marché des capitaux national.
“Nous devons être proactifs, nous conformer à nos principes et chercher à comprendre notre environnement en engageant des dialogues ouverts avec l’ensemble des parties prenantes de l’industrie financière, des autorités de régulation et des départements de tutelle”, a-t-elle ajouté, mettant l’accent également sur l’innovation et la nécessité de pallier la fracture numérique dans les pays africains.
De son côté, Sangu Delle, président de Africa Health Holdings (AHH), a expliqué que la question de la démographie en Afrique peut être à la fois un dividende ou un désastre si les opportunités ne sont pas offertes à la jeunesse du continent qui jouit d’un énorme potentiel, ajoutant que les pays du continent devraient œuvrer, conjointement, à la résorption de certains risques, tels que le déficit hydrique ou encore les pandémies qui continuent à sévir.
Et d’ajouter que les actions gouvernementales et les politiques doivent prendre conscience de ces impératifs, et que les capitaux doivent être orientés vers les jeunes et les femmes qui en sont encore exclus en Afrique.
La présidente de Innoa Consulting, Candace Nkoth Bisseck, a relevé, quant à elle, l’absence de la composante ressources humaines dans les plans de développement de l’Afrique, insistant sur le changement des mentalités pour qu’elles se débarrassent des biais comportementaux et des croyances limitantes et qu’elles soient à même d’innover.
L’experte a, en outre, mis l’accent sur l’émancipation des jeunes et des femmes du continent pour favoriser un environnement animé par la compassion et le bien être des plus vulnérables.
Dans ce sens, Mme Nkoth Bisseck a invité les autorités africaines de régulation à intégrer la promotion du capital humain dans les processus de réglementation des marchés des capitaux et les doter de compétences supplémentaires en matière d’économie digitale, de fintechs, d’éducation et de sensibilisation.
Organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, en marge de la 47ème réunion annuelle de l’OICV, cet évènement unique réunit membres du gouvernement, économistes de renoms, experts des marchés financiers et régulateurs de marchés de capitaux.
Cette conférence est la première à se tenir totalement en présentiel après celle de Sydney en 2019 du fait de la pandémie Covid-19. Ainsi, plus de 90 autorités de marché des capitaux en provenance d’une centaine de pays et représentées par plus de 300 participants ont répondu présent à cet évènement.
L’OICV est l’institution de référence pour les régulateurs des marchés des capitaux dans le monde, et collabore avec le G20, le Conseil de stabilité financière (FSB), ainsi qu’avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International qui ont adopté les normes de l’OICV comme référence pour le secteur.
L’AMMC est membre du Conseil d’Administration de l’OICV, et préside, depuis 2020, le comité régional “Afrique et Moyen Orient”, regroupant 42 représentants des marchés des capitaux de la région.