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Programme d’investissement vert de l’OCP: un pas en avant dans la bataille environnementale

Par Manal ZIANI.

Casablanca – Accroître les capacités de production d’engrais tout en s’engageant à atteindre la neutralité carbone avant 2040, telle est l’ambition envisagée par le nouveau programme d’investissement vert du groupe OCP (2023-2027), marquant ainsi un nouveau pas en avant pour un pays fortement engagé dans la bataille environnementale.

Avec un investissement global de l’ordre de 130 milliards de dirhams (MMDH) sur la période 2023-2027, ce nouveau programme vert, qui s’inscrit dans l’orientation volontariste impulsée par SM le Roi Mohammed VI en matière de transition énergétique, prévoit la réalisation d’un taux d’intégration locale de 70%, l’accompagnement de 600 entreprises industrielles marocaines et la création de 25.000 emplois directs et indirects, devant permettre ainsi de consolider la place de l’OCP au niveau mondial et d’accompagner sa croissance future dans une approche complétement durable.

“Ce programme structurant se distingue par sa taille, sa planification et sa durée d’implémentation”, a indiqué le directeur général de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN), Samir Rachidi.

Doté d’une importance économique et sociale, ce projet de taille vise à créer un écosystème local profitable à la transition énergétique, notamment à travers son effet incitatif à l’investissement vert, exercé sur d’autres entreprises nationales et internationales, a précisé M. Rachidi dans une interview exclusive accordée à la MAP.

 

La neutralité carbone en ligne de mire !

Face à une demande croissante d’engrais à l’échelle internationale, le besoin en eau et en énergie ne cesse de s’accentuer. Cela dit, le groupe affronte un défi d’envergure : une meilleure productivité des cultures couplée aux objectifs environnementaux qui consistent en la réduction et la diversification de l’utilisation d’eau et la mise en place d’un programme d’énergie responsable.

En réponse à cela, l’OCP projette, dans le cadre de son nouveau programme, d’alimenter l’ensemble de son outil industriel en énergie verte d’ici 2027 tout en investissant dans le solaire et l’éolien. Cette énergie décarbonée alimentera les nouvelles capacités de dessalement d’eau de mer afin de répondre aussi bien aux besoins du groupe qu’à l’alimentation en eau potable et d’irrigation des zones riveraines des sites du groupe.

“C’est un plan d’investissement global qui touche à plusieurs aspects dont les externalités du groupe OCP liées à l’eau, l’énergie et l’ammoniac”, a relevé, dans ce sens, M. Rachidi, rappelant que le nouveau programme impose l’utilisation des ressources en eau non-conventionnelles, y compris le dessalement d’eau de mer, dans le processus industriel de l’OCP.

Touchant également à “l’externalité liée à l’énergie”, ledit programme aspire à une couverture à 100% des besoins en électricité du groupe grâce notamment à la production éolienne et solaire, marquant ainsi une réduction considérable de son empreinte carbone, ajoute-t-il.

La réduction de l’empreinte carbone se fera également à travers l’utilisation de l’hydrogène vert dans la production de l’ammoniac, intrant essentiel pour la production d’engrais et dont l’OCP est considéré à l’instant premier importateur mondial.

“La production de l’ammoniac n’était pas accessible pour l’OCP puisqu’elle dépendait largement du gaz naturel dans le procédé de production conventionnel. Aujourd’hui, avec le recours à l’hydrogène vert qui provient des énergies renouvelables et d’eau dessalée, la tâche sera encore plus facile pour produire l’ammoniac au Maroc”, explique l’expert.

Ce passage par l’eau, l’électricité et la production de l’ammoniac vert (production d’un million de tonnes prévue à l’horizon 2027), favorisera ainsi la transition énergétique et l’atteinte de l’objectif neutralité carbone visé d’ici moins de 20 ans, fait-il remarquer.

 

Un “Hub industriel vert” qui s’installe…

Les chiffres clés annoncés dans le cadre du nouveau programme d’investissement du géant marocain des phosphates, en l’occurrence l’accompagnement de 600 entreprises industrielles marocaines et la création de 25.000 emplois directs et indirects à l’horizon 2027, auront une incidence positive sur la dynamique du tissu industriel dans son ensemble.

De l’avis de M. Rachidi, ce programme ambitieux aura un impact industriel sur l’ensemble de l’écosystème, notamment les Petites et moyennes entreprises (PME). Les grands chiffres annoncés reflètent l’installation d’une “vraie industrie renouvelable” qui tire d’ailleurs ses origines au Maroc des années 1980 avec la politique des barrages mise en place dès lors, passant ensuite par le début de l’énergie éolienne aux années 1990 puis le début de l’énergie solaire à grande échelle en 2010, faisant du Maroc aujourd’hui un vrai modèle en matière de transition énergétique sur le plan continental.

Et de noter que la création d’une usine d’électrolyseurs annoncée dans le cadre du nouveau programme de l’OCP est d’une importance cruciale, eu égard notamment au rôle qu’ils jouent en tant que maillon de la chaîne de valeur de l’hydrogène vert et de ses applications.

“A l’image de ce qu’a été fait dans les secteurs automobile et aéronautique, avec aussi un soutien de l’État dans le cadre du Programme d’accélération industrielle (PAI), il est possible d’impulser la mise en place d’un Hub industriel vert, qui va nous permettre de ramener les +Renault+ des panneaux solaires et de l’éolienne, favorisant la création d’un écosystème des industries renouvelables vertes”, estime le DG de l’IRESEN, relevant, avec plein d’espoir, qu'”un saut qualitatif va être franchi par le Maroc grâce à ce programme”.

SM le Roi Mohammed VI a présidé le 3 décembre dernier la cérémonie de présentation du nouveau programme d’investissement vert du groupe OCP (2023-2027) et de signature du protocole d’accord entre le gouvernement et le groupe OCP relatif à ce programme.

Cet investissement s’articule autour de l’accroissement des capacités de production d’engrais tout en s’engageant à atteindre la neutralité carbone avant 2040, en faisant levier sur le gisement unique d’énergies renouvelables, ainsi que sur les avancées du Royaume dans ce domaine, sous l’impulsion du Souverain.

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