À LA UNE

Revue de la presse économique hebdomadaire

Le Code du travail au Maroc, l’exode des compétences médicales marocaines à l’étranger, le crédit à la consommation, la centrale d’achat de la Fédération nationale des promoteurs immboliers (FNPI), le refinancement des banques participatives, l’évolution de la fintech sont parmi les principaux sujets qui retiennent l’attention de la presse économique hebdomadaire.

Ainsi, “Challenge” écrit que le Code du travail au Maroc, adopté au terme d’un dialogue social qui a duré plus de dix ans, a tenté de concilier et de consacrer l’ancrage des rapports de travail sur la voie des droits humains et sociaux fondamentaux et de la compétitivité de l’entreprise.

“Mais c’est surtout son application effective et son interprétation qui semblent rencontrer le plus de difficultés, voir d’obstacles pour en rendre l’application effective”, relève l’auteur de l’article, ajoutant que le livre blanc, intitulé “Sens et valeurs du travail chez les salariés marocains”, réalisé par une équipe multidisciplinaire par Economie et basé sur des enquêtes de terrain, a permis de cerner cette tendance générale où les manquements et contournements des règles de droit prédominent.

En effet, poursuit-il, d’après les résultats de ces enquêtes, même si de nombreux top managers font des efforts appréciables pour intégrer un nouveau mode de gestion des ressources humaines, basé sur l’écoute, la concertation, le respect des droits humains et sociaux fondamentaux (…), “un souffle d’insatisfaction persiste et révèle un profond mal-être au travail”. Cela est confirmé par une autre enquête récente réalisée par Opinionway sur le bien-être au travail, en 2017, révélant qu’un marocain sur trois est insatisfait au travail et vit son activité professionnelle comme une source de stress, en raison du manque de reconnaissance et de la surcharge du travail.

“Challenge” jette aussi la lumière sur le sujet de l’exode des compétences médicales marocaines à l’étranger. “Certes l’exode des compétences marocaines à l’étranger concerne tous les secteurs, à cause de cette compétition internationale qui fait que lorsqu’on offre mieux ailleurs, les compétences partent. Mais le cas particulier de l’exode des compétences médicales pose des défis plus problématiques pour le Maroc d’aujourd’hui”, souligne l’hebdomadaire.

Il y a d’abord le défi du vieillissement de la population et son corolaire, la multiplication des maladies chroniques et des nouvelles maladies très coûteuses nécessitant beaucoup d’expertise et de formation, indique la publication.

Elle fait également état du défi que pose l’ambitieux projet relatif à la généralisation de la couverture sociale et sanitaire, notant que la pierre angulaire de la couverture sanitaire de 22 millions marocains reste les ressources humaines médicales, très déterminantes pour l’offre de soins.

De son côté, “La Vie Eco” se fait l’écho d’un sondage sur le crédit à la consommation, effectué par téléphone auprès d’un échantillon de 1.016 personnes représentatives de la population urbaine nationale âgées de 25 ans et plus, toutes CSP (catégories socio-professionnelles) confondues, sur l’ensemble des 12 régions du Maroc.

D’après le journal, ce sondage révèle que 38% des sondés ont déjà eu recours au crédit à la consommation et 21% en ont au moins un actuellement. Parmi ces derniers, 54% ont un seul crédit à la consommation et 31% en ont deux.

En outre, l’hebdomadaire indique que 58% des utilisateurs du crédit à la consommation ont contracté leur crédit auprès d’une banque et que 49% des utilisateurs du crédit à la consommation y ont recours depuis plus de 10 ans.

Et de préciser que le crédit à la consommation est principalement utilisé pour l’achat d’un véhicule, l’équipement du foyer, les travaux du domicile, voire le financement d’une activité professionnelle.

“Dans l’ensemble, le crédit à la consommation est plutôt négativement perçu. Il est ainsi considéré comme une source d’angoisse, favorisant le surendettement et à éviter pour des raisons religieuses. Par ailleurs, même s’il est plutôt considéré comme un moyen de surmonter les difficultés financières passagères, il est loin d’être unanimement perçu comme un moyen d’améliorer les conditions de vie”, résume “La Vie Eco”.

Dans un tout autre registre, le journal rapporte que la FNPI est en cours de création d’une centrale d’achat, qui permettra de mutualiser les approvisionnements des opérateurs du secteur.

“Celle-ci prendra la forme d’un groupement d’intérêt économique (GIE), géré par la FNPI même, et se chargera de livrer les matériaux de construction, en fonction des besoins des professionnels, à des conditions d’achat et de règlement totalement optimisées et transparentes aussi bien auprès des fournisseurs marocains que des importations directes à l’étranger”, a expliqué Taoufik Kamil, président de la FNPI, cité par l’hebdomadaire.

Et d’ajouter: “Des consultations à l’international ont été engagées par notre fédération. Il en ressort, qu’à conditions égales et à contexte similaire, les prix s’avèrent supérieurs au Maroc qu’à l’étranger”.

D’où l’intérêt de créer ce GIE, pour non seulement permettre aux constructeurs de disposer de matériaux, à des prix corrects, mais également de pousser les importateurs véreux à revoir leurs prix et entrer en concurrence loyale. Cela, pour qu’au final l’impact sur le budget du client soit minime et que la profession se maintienne. Il n’en demeure pas mois que 90% des matières premières sont produites localement et elles n’ont pas connu de hausse fulgurante.

Par ailleurs, “Finances News Hebdo” (FNH) fait savoir qu’au premier trimestre 2022, les encours de financement ont atteint 20 milliards de dirhams (MMDH) depuis le démarrage de cette activité, alors que les ressources stagnent à 8 MMDH.

L’auteur de l’article explique qu’il s’agit d’un problème de perception chez le consommateur qui voit dans ces banques des sociétés de financement et non des banques à part entière, où il peut ouvrir un compte, constituer une épargne et faire toutes les opérations de la banque au quotidien, et dans des conditions les plus avantageuses (pas d’agios, pas de dates de valeur, etc..).

A cet égard, FNH souligne que pour combler ce gap de 12 MMDH, la “Wakala bil istitmar” est le seul moyen Charia Compatible dont elles disposent actuellement pour mobiliser rapidement des ressources, relevant que ces wakala sont des dépôts réalisés auprès des banques participatives par des bailleurs de fonds.

Sur un autre sujet, l’hebdomadaire relève qu’il est force de reconnaitre que malgré les bonnes intentions de pouvoirs publics de développer l’écosystème des fintech, celui-ci reste en deçà des attentes en accusant un net retard par rapport à d’autres pays africains.

Citant ses experts, le journal estime que ceci est largement dû au bon niveau de bancarisation au Maroc et à la préférence prononcée des utilisateurs pour le cash.

Parallèlement, FNH rappelle que grâce à Bank Al-Maghrib (BAM), la réglementation marocaine fait adhérer l’ensemble des utilisateurs à un système de confiance et ne pose pas de freins particuliers au développement des fintech.

Dans ce sillage, l’auteur de l’article avance que la place gagnerait à formaliser un cadre réglementaire pour l’open banking et que le développement de l’écosystème bénéficierait également de la mise en place d’une plateforme unique, conjointement par l’Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) et BAM, regroupant tous les acteurs (banques, opérateurs télécoms, start-up, etc.), où chacun pourrait proposer une offre de services relevant de son segment.

Voir aussi:

Samsung: Coup d’envoi de la “Samsung Week”

Hicham Louraoui

Eau: Nécessité de mettre en place une approche holistique

Samia BOUFOUS

Mobilité électrique : est-il temps de passer à la vitesse supérieure ?

Kawtar Chaat