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Economie: Entretien avec le DG délégué de l’ACF

Propos recueillis par Zin El Abidine TAIMOURI.

Casablanca- A quelques jours du lancement officiel de l’édition 2022 de l’Africa CEO Forum, prévue les 13 et 14 juin prochains à Abidjan, Frédéric Maury, le Directeur général délégué de cet événement organisé par Jeune Afrique Media Group, a accordé un entretien à la MAP, sur les préparatifs et la vocation de ce rendez-vous incontournable du monde des affaires africain. En voici la teneur:

1. Dans quel esprit s’annonce l’édition 2022 du Forum après deux années d’interruption causée par la crise sanitaire ?

En 2020, le Forum a été annulé en raison de la pandémie, mais l’Africa CEO Forum a organisé plusieurs événements digitaux avec beaucoup de succès.

Après neuf mois de travail, l’édition 2022 du Forum se présente sous les meilleurs auspices, avec la participation finale de plus de 1.500 décideurs politiques et économiques issus de 70 pays parmi lesquels des présidents-directeurs généraux, des présidents de conseils d’administrations et membres de comités exécutifs.

Grâce à cette édition, nous renouons avec le succès habituel du Forum et ses invités qui manifestent la même appétence qu’avant le Covid. Nous remercions la communauté du Forum pour l’engouement sans faille des participants.

2. Quelle est la thématique retenue pour cette édition ?

Depuis 2020, le monde est entré dans une période de disruption teintée par un contexte géopolitique exceptionnel. Le thème de cette année -“Souveraineté économique, croissance verte et transformation industrielle: les nouveaux chemins de la croissance africaine”- reflète cette nouvelle donne.

La crise sanitaire a changé la manière dont on regarde la question de la souveraineté économique et industrielle par exemple et pour un continent comme l’Afrique très dépendant de l’extérieur, c’est important. La conjoncture géopolitique internationale récente accentue ces tendances.

Regardez le secteur du gaz par exemple. En quelques mois, il est passé du statut d’hydrocarbure comme un autre à celui d’un hydrocarbure de transition vers les énergies vertes. Pour l’Afrique, où les découvertes gazières se multiplient, c’est un basculement fondamental.

L’Africa CEO Forum souhaite que le sujet climatique soit vu par les leaders du continent comme une opportunité de développement conséquente à même d’entraîner une dynamique économique et industrielle inclusive pour le continent.

Notre intérêt est de réconcilier le développement économique du continent avec les impératifs climatiques et, par là, d’initier une véritable transformation locale pour projeter l’Afrique dans une nouvelle ère de croissance.

Les travaux de notre sommet annuel vont s’articuler autour d’un ensemble de problématiques sectorielles qui seront traitées lors de sessions de dialogue public-privé. Nous allons également présenter les résultats du baromètre réalisé par Jeune Afrique Media Group en partenariat avec Deloitte sur la confiance des patrons africains à l’égard de l’avenir économique du continent.

3. L’Africa CEO Forum fête cette année ses 10 ans. Quel est votre objectif pour cette nouvelle édition ?

Notre premier objectif est de renouer totalement avec notre communauté unique de chefs d’entreprises et de décideurs de 70 nationalités, dont 50 pays africains et 20 pays internationaux, que nous construisons depuis 2012.

C’est un moment important de se retrouver dans le plus grand rendez-vous du secteur privé africain, d’échanger et d’explorer de nouvelles pistes de coopération.

Avec la contribution de l’ensemble des participants, nous souhaitons avancer sur certains sujets comme la souveraineté économique de l’Afrique et y identifier des problématiques en profondeur pour initier une dynamique soutenue dans esprit de coopération multilatérale.

Nous aimerions également mettre en avant, de façon concrète, des sujets bien précis à l’instar de la croissance verte, et émettre des recommandations en perspectives de la COP27 qui sera tenue en novembre prochain en Égypte. A ce titre, l’Africa CEO Forum ambitionne de préparer le secteur privé du continent à de grand enjeu et de porter la voix de l’Afrique.

Cette édition est aussi marquée par la participation des startups les plus dynamiques du continent aux travaux du Forum, jusque là réservé uniquement aux grandes entreprises du continent.

Avec le soutien de notre partenaire Visa, l’idée d’associer les 25 startups les plus dynamiques au Forum, dont certaines ont déjà levé plus de 100 millions d’euros vise à initier un partenariat entre les géants africains et la génération de novateurs qui bouleversent la manière de faire des affaires en Afrique.

4. Quid de la participation du Maroc au Forum ?

Le Maroc représente pour l’Africa CEO Forum un des pays les plus importants. C’est une grande économie régionale avec laquelle nous partageons les mêmes visions d’intégration économique et de coopération Sud-Sud, qui sont des sujets extrêmement centraux pour nous en tant qu’organisateurs.

Nous disposons du soutien habituel de l’écosystème marocain, à travers l’appui d’un certain nombre de partenaires, leaders dans leur secteur d’activités, parmi lesquels des entreprises et fonds d’investissements relevant des secteurs public et privé.

Cette année nous organiserons en marge du Forum des sessions “Invest In” dont une sera consacrée au Maroc à travers la présentations aux hommes d’affaires africains et internationaux des opportunités d’investissement dans le Royaume.

L’objet serait de se renseigner sur les grandes orientations économiques du Maroc et mettre en relation les autorités marocaines, notamment l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), partenaire de l’événement, avec les patrons les plus importants du Forum.

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