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Le président du Groupement des annonceurs du Maroc (GAM), Youssef Cheikhi, a accordé à la MAP une interview dans laquelle il revient sur la reprise du marché de la publicité cette année, notamment pendant le mois de Ramadan, ainsi que sur les perspectives de croissance de ce secteur.
1. Est-ce qu’on peut parler d’une véritable reprise du marché publicitaire en 2022 ?
On peut effectivement parler d’une relative reprise des investissements publicitaires cette année. Une reprise qui a été d’ailleurs confirmée durant le mois de Ramadan, où le marché a enregistré une hausse à deux chiffres. C’est une très bonne nouvelle et nous ne pouvons que nous en réjouir.
Cependant, les investissements publicitaires réalisés lors du premier trimestre de 2022, sont restés à un niveau comparable à 2021. Généralement, durant les premiers mois de l’année, on enregistre des croissances de 5 à 6%. On peut dire qu’il y a des investissements publicitaires qui ont été reportés pour le mois de Ramadan.
Nous espérons que la dynamique enclenchée durant le mois de Ramadan se poursuivra cette année. On ose penser que la crise du Covid-19 est derrière nous, la reprise est palpable, mais nous restons vigilants tout en étant optimistes.
2. Quelle est la valeur des investissements publicitaires réalisés durant les deux premières semaines du mois de Ramadan ?
Les 15 premiers jours du mois de Ramadan ont été particulièrement dynamiques en termes d’investissements publicitaires. Nous avons enregistré une augmentation de 11% à 561 millions de dirhams (MDH) par rapport à la même période de 2021. Cette évolution avait déjà commencé en 2021 où les investissements publicitaires ont atteint 7,11 milliards de dirhams (MMDH), en hausse de 7% par rapport à 2020. Ceci nous démontre que les annonceurs et les investisseurs sont de retour et reprennent confiance. Notre souhait est que cette situation perdure pour le reste de l’année.
3. Quelle est la part de la télévision comparativement à celle des réseaux sociaux ?
L’analyse des chiffres liés à l’investissement publicitaire durant les deux premières semaines du mois de Ramadan nous révèle la prédominance de la télévision qui s’accapare la part du lion des investissements publicitaires, soit 364 MDH, en hausse de 10% par rapport à la même période en 2021. Elle est suivie par l’affichage public (74 MDH), en augmentation de 12% et la radio (69 MDH), en progression de 22%. Par secteur d’activité, c’est l’agro-alimentaire qui prédomine, s’accaparant 22% des investissements publicitaires les 15 premiers jours du Ramadan suivi des télécoms et de la banque-assurance.
4. Est-ce que le secteur a repris ses niveaux d’avant-crise ?
Le secteur n’a pas encore repris ses niveaux d’avant-crise, mais il est sur la bonne voie. Rappelons que nous étions à 7,24 milliards de dirhams en 2019, année de référence. A cause de la crise du Covid-19, nous avons enregistré un important repli de 8% en 2020, mais qui n’a pas été catastrophique pour le secteur grâce notamment à une reprise après le confinement et particulièrement le dernier trimestre 2020. Une reprise qui s’est poursuivie en 2021, puisque les investissements publicitaires ont bondi de 7%, mais ont diminué de 2% par rapport à 2019.
5. Quelles sont les opportunités de croissance de ce secteur ?
Je répondrai à votre question par un chiffre : 30%. Il s’agit de l’augmentation des investissements publicitaires réalisés durant les 15 premiers jours du mois de Ramadan dans le digital. Elle représente surtout la hausse la plus importante du secteur et nous interpelle sur la nécessité de s’adapter au canal digital qui se développe à grande vitesse au Maroc. Nous l’avons remarqué ces deux dernières années, où en matière d’audience, le digital s’est frayé un véritable chemin.