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Journée de la douane: la profession à l’honneur !

En matière de douanes, la profession et le corps métier sont incontestablement la pierre angulaire sur laquelle les États s’appuient pour réussir leurs missions douanières, en parfaite adaptabilité avec les nouvelles contraintes liées à l’activité douanière.

C’est dans ce sillage que la Journée internationale de la Douane est célébrée, cette année, sous le thème “accompagnement de la nouvelle génération: promouvoir le partage des connaissances et renforcer la fierté de la profession douanière”, une occasion pour les membres de l’Organisation mondiale des Douanes (OMD) de promouvoir leurs efforts et leurs activités dans ce domaine.

Au Maroc, le capital humain est un pilier majeur de la performance douanière, qui a su faire preuve, au fil du temps, de sa capacité de résilience face aux évolutions et mutations imposées par la crise sanitaire, mais aussi par les nouveaux défis imposés par la révolution numérique.

Ainsi, l’Administration des Douanes et Impôts indirects (ADII) veille à l’adaptation continue de l’organisation et des structures de l’administration à son environnement, au renforcement des effectifs pour assurer une présence douanière sur l’ensemble du territoire national ainsi qu’à l’amélioration du système de motivation et reconnaissance du mérite.

Aussi, la formation et le perfectionnement des ressources humaines figurent dans l’agenda de l’ADII qui oeuvre à l’adaptation du dispositif de formation aux exigences métiers et aux mutations de l’environnement douanier. Ainsi, pour répondre aux défis de l’environnement sans cesse changeant dans lequel elle opère, la Douane a mis en place un dispositif de formation complet afin de doter chaque catégorie de son personnel des compétences, des connaissances et des capacités comportementales appropriées, correspondant à leurs rôles, à leurs responsabilités et à leurs tâches spécifiques.

Dans une interview accordée à la MAP à l’occasion de la Journée mondiale des Douanes, l’expert en lutte contre la fraude et le trafic illicite des stupéfiants et ancien haut fonctionnaire à l’ADII, Larbi Belbachir, a mis en exergue la nécessité pour les douanes marocaines de faire évoluer en permanence leurs moyens juridiques et technologiques afin qu’ils soient adaptés aux cybermenaces.

L’expert qui vient de publier le second tome de l’ouvrage, intitulé “Les Douanes aux frontières du numérique : Mutations, risques et moyens d’action”, a fait remarquer que l’adoption de l’outil informatique en douane, si elle est effective depuis des décennies à travers le dépôt des déclarations douanières et leur traitement par voie électronique, a très vite été confrontée à des violations de tous genres telle que la manipulation des données automatisées tenant aux marchandises et véhicules en admission temporaire.

Et de soutenir que ce livre, qui constitue le second volet d’un précédent ouvrage sorti en 2020, offre ainsi au public des clés de lecture afin d’aider à mieux saisir ce phénomène et en comprendre les enjeux.

Citant les principaux enseignements à retenir de son livre, M. Belbachir ayant exercé près de quarante ans au sein des douanes marocaines, a noté que le risque touche tous les acteurs impliqués dans le commerce électronique: aussi bien les consommateurs que les producteurs, les vendeurs, les administrations, les gouvernements et plus largement les Etats.

Il a souligné également que les cyberfraudeurs réagissent très rapidement aux évolutions des législations, des règlements et des moyens de contrôle et de surveillance, rappelant que les douanes marocaines ont mis en place des protocoles avec les opérateurs des services postaux, et elles s’appuient sur un ciblage automatique efficace qui permet d’identifier à partir de critères préétablis les envois présentant un risque potentiel.

Mais, a-t-il poursuivi, le code des douanes date de 1977 et l’adoption des dispositions répressives liées à la fraude informatique remonte aux années 1980. Cela fait donc plus de trente ans que les textes n’ont pas connu de véritable évolution. Or, l’adaptation du droit est essentielle pour aussi permettre de lutter à armes égales contre la cyberdélinquance.

Instaurée par l’OMD, la Journée internationale de la douane est célébrée le 26 janvier de chaque année par la communauté douanière à travers le monde, autour d’une thématique phare reflétant une priorité stratégique pour cette organisation.

Cette journée constitue une opportunité pour mettre en avant la contribution des douanes à garantir un avenir durable et à assurer la sécurité et la prospérité via notamment la lutte contre les trafics de drogue et des produits contrefaits.

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