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Journée mondiale de la normalisation : 3 questions au directeur de l’IMANOR

Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la normalisation, le directeur de l’Institut marocain de normalisation (IMANOR), Abderrahim Taibi, a accordé à la MAP un entretien dans lequel il met l’accent sur les avancées réalisées en matière de normalisation au niveau national, tout en jetant la lumière sur la thématique choisie pour la célébration de cette journée ainsi que sur les perspectives.

  1- Comment évaluez-vous la normalisation au Maroc actuellement ?

La normalisation marocaine ayant couvert depuis longtemps des secteurs classiques tels que la construction, l’électricité et la chimie, a investi cette dernière décennie dans de nouveaux domaines intéressants pour les politiques publiques et pertinents pour la compétitivité de l’entreprise marocaine sur les différents marchés. C’est le cas par exemple de la responsabilité sociétale avec ses différentes composantes, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, les villes durables, les activités touristiques et l’empreinte carbone.

Aussi, des normes et référentiels normatifs que des donneurs d’ordre nationaux et internationaux exigent souvent de s’y conformer, ont été développées et des schémas de certification de conformité ont été mis au point conformément aux pratiques et standards internationaux afin de mieux satisfaire les besoins des opérateurs marocains qui expriment de tels besoins, notamment les PMEs. On peut citer à cet égard les cas de certification des bonnes pratiques de fabrication des produits cosmétiques, la qualité des dispositifs médicaux, les produits Halal, les systèmes de management de l’anti-corruption, la sécurité incendie et les produits sans gluten.

Les dimensions internationales et régionales de la normalisation marocaine se sont nettement élargies, notamment après l’adhésion du Maroc en 2021 à l’Organisation Africaine de Normalisation (ARSO), et une année après cette adhésion, le Maroc représenté par l’IMANOR, a été élu au Conseil d’administration de cette organisation.

Sur le plan technique en relation avec ce volet, l’IMANOR mobilise plusieurs experts nationaux des secteurs public et privé pour prendre part aux travaux des comités techniques chargés de l’élaboration de normes aussi bien au niveau africain, qu’au niveau international dans le cadre de l’Organisation Internationale de Normalisation (ISO) et de la Commission Electrotechnique de Normalisation (IEC). Au niveau du monde islamique, le Maroc qui est l’un des pays fondateurs de l’Institut de Normalisation et de Métrologie pour les pays Islamiques (SMIIC), fait partie du conseil d’administration de ce dernier pour deux mandats consécutifs et préside son comité Ad hoc chargé des questions de gouvernance.

Ce prolongement à l’international de la normalisation marocaine profite aux opérateurs marocains qui souhaitent défendre les spécificités des produits marocains dans le cadre de normes de portée internationale ou régionales qui sont de plus en plus utilisées pour organiser l’accès aux différents marchés, et risquent de se transformer en obstacles techniques aux cas où les opérateurs locaux n’y accordent pas suffisamment d’attention.

  2- Quelle est la spécificité du thème choisi cette année ?

IMANOR se joint à la communauté internationale de normalisation pour célébrer la Journée Mondiale de Normalisation qui coïncide avec le 14 Octobre de chaque année. A l’occasion de cette journée, l’IMANOR organise le 21 octobre 2022 la 8ème édition du Forum National de Normalisation, sous le thème “Les normes de construction : Qualité, Sécurité et Durabilité”.

En effet, le secteur de la construction occupe une position clé dans l’économie nationale, et les normes dans ce secteur font partie des règles de l’art et constituent des éléments de référence incontournables pour les acteurs de l’acte de construire, en tant que gages de qualité et de sécurité, d’aide à la mise en œuvre des réglementations, ou d’appui en termes d’assurance.

L’application et le respect de ces normes permettrait de favoriser une communication positive et fondée sur des bases techniques mondialement reconnues entre les différents acteurs dans l’acte de bâtir, et aiderait les professionnels du secteur à répondre concrètement à des objectifs de croissance raisonnée dans un cadre sociétal précis.

  3- Quid des perspectives ?

Le Maroc s’est bel et bien engagé dans un processus d’élargissement de ses normes et les efforts se poursuivront pour renforcer l’arsenal normatif marocain et faire jouer les normes le rôle qui leur incombe dans la mise en œuvre des politiques publiques portant notamment sur la protection du consommateur, la compétitivité des entreprises, la souveraineté industrielles et la préférence nationale dans les achats publics.

Une attention particulière sera accordée à la vulgarisation des normes et à la sensibilisation sur leurs apports pour l’entreprise et le citoyen dans l’objectif d’atteindre une prise de conscience large et appropriée des enjeux que présentent les normes et la certification pour le développement socioéconomique et le développement durable.

La présence aux instances internationales et régionales de normalisation notamment au niveau du continent africain sera soutenue afin de mieux se servir de cet espace qui offre l’opportunité d’agir sur les exigences techniques, environnementales et sociétales qui régissent aujourd’hui l’accès aux marchés et le régiront beaucoup plus dans le futur.

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